PETIT TRAITÉ DE NATUROPATHIE
Ce texte est un petit aperçu de ce que vous pourrez apprendre lors du stage consacré aux « Bases et cures de la naturopathie » à Obernai les 22 et 23 septembre prochain
Qu'est-ce qu'une maladie?
L'importance du terrain
Il est rare qu'un malade se demande : pour quelle raison suis-je malade ? Que se passe-t-il réellement dans mon corps ? Au contraire, toute son attention – et celle de son entourage – est concentrée sur les symptômes criants, désagréables ou douloureux de sa maladie. D'ailleurs, tous les moyens mis en œuvre visent en priorité à faire disparaître ces symptômes le plus vite possible.
Il semble aller de soi que la réaction normale soit de riposter vigoureusement à l'agression représentée par la maladie. Et on agit en général comme si la maladie était une entité extérieure et indépendante du sujet qui, en pénétrant en lui, le rendrait soudainement malade. Ce point de vue nous amène à considérer le malade comme une victime innocente qu'il faut aider car, par « malchance », il a subi une agression morbide.
Les expressions utilisées pour parler de la maladie traduisent bien cette vision. Nous disons que nous « tombons » malade, que nous sommes « frappés » par ou que nous « attrapons » une maladie…
D'après cette conception, enseignée par la médecine allopathique, chaque « agresseur » détermine des troubles différents qui en sont caractéristiques. Il y a donc autant de maladies que d'agresseurs ; c'est ce qu'on appelle la pluralité morbide.
En naturopathie au contraire, toutes les maladies sont considérées comme des manifestations différentes d'un même trouble. Ce dénominateur commun, ce mal profond dont résultent tous les autres, réside au niveau du terrain.
Le terrain est défini comme l'ensemble des liquides organiques dans lesquels baignent les cellules, le sang, la lymphe, ... et notre niveau de vitalité nerveuse et glandulaire. Il est aussi largement influencé par notre vécu psycho-émotionnel.
Les liquides intra- et extracellulaires représentent 70 % du poids du corps. Ils revêtent une importance capitale puisqu'ils constituent l'environnement de nos cellules.
Celles-ci dépendent entièrement de ces liquides, qui assurent les apports nutritifs, les éliminations des toxines résultant de leurs activités et la transmission de messages d'une cellule à une autre, transmission qui garantit leur action coordonnée et harmonieuse.
Tout comme l'environnement de l'être humain peut favoriser sa santé ou le rendre malade, suivant qu'il est pollué ou non, l'environnement des cellules est déterminant pour leur état de santé. Si les cellules baignent dans un milieu carencé en oxygène et surchargé de déchets, elles ne pourront pas faire correctement leur travail.
Notre organisme est constitué de cellules. Si elles ne fonctionnent pas normalement, c'est le corps dans son entier qui fonctionnera mal et que l'on dira malade.
Il existe une composition précise et idéale du milieu intérieur qui permet le bon fonctionnement de l'organisme, c'est-à-dire le travail normal des cellules. Tout changement quantitatif ou qualitatif trop important de ces liquides conduit à la maladie. Pour cette raison, les forces vitales de l'organisme luttent constamment afin de maintenir le terrain en équilibre parfait.
Il s'agit principalement de neutraliser et de rejeter vers l'extérieur tous les déchets et toxines issus des métabolismes. Cette épuration s'effectue par les organes « filtres et éliminateurs », les émonctoires : le foie, les intestins, les reins, la peau et les poumons.
La localisation des troubles de « surface » dépend des faiblesses organiques individuelles. Tous les organes baignent dans les liquides surchargés de déchets. Ils sont tous irrités et agressés de manière semblable par les dépôts toxiniques. Les premiers à céder, les premiers à ne plus supporter leur environnement sont évidemment les plus faibles héréditairement ou les plus sollicités : par exemple la gorge pour ceux qui parlent beaucoup dans leur profession, les nerfs pour les gens stressés, les voies respiratoires pour ceux qui respirent beaucoup de poussière ou de gaz nocifs sur leur lieu de travail (mineurs, peintres, etc.). La maladie est une, mais elle se manifeste différemment chez chacun.
C'est à Hippocrate, le père de la médecine, que nous devons la conception de l'unicité morbide. Cinq siècles avant J.-C., il écrivait : « La nature de toutes les maladies est la même. Elles diffèrent seulement par leur siège. Je pense qu'elles ne se montrent sous tant de formes diverses qu'à cause de la grande diversité des parties où le mal est placé. En effet, leur essence est une ; la cause qui les produit est pareillement une. »
Vingt-cinq siècles plus tard, Alexis Carrel, Prix Nobel de médecine en 1912, déclarait : « Le corps est malade tout entier. Aucune maladie ne reste strictement confinée à un seul organe. »
Comment tombe-t-on malade ?
Le rôle des toxines et des carences
Comprendre que le terrain peut se dégrader, c'est se rendre compte qu'il dépend entièrement des apports extérieurs pour se constituer et se renouveler. Les substances nutritives contenues dans les aliments servent à l'élaboration des cellules et des liquides organiques, de plus, notre corps fonctionne grâce à elles.
Les toxines
Si les apports alimentaires sont supérieurs aux besoins de l'organisme, ce dernier se trouve en présence de substances qu'il ne peut utiliser. Obligé de les stocker, il les accumule dans ses tissus. Les aliments peuvent également contenir des substances chimiques ou synthétiques (colorant, conservateurs, etc.). Comme rien n'est prévu par la nature pour leur utilisation, ces substances plus ou moins toxiques stagnent dans les tissus et modifient le terrain d'après leurs caractéristiques.
Même lorsque l'alimentation est adéquate, des déchets peuvent s'accumuler dans le corps. Cela se produit chaque fois que les soucis, les peurs, le stress, etc. perturbent les métabolismes. La digestion s'effectue alors mal et les aliments donnent naissance à une multitude de déchets, que l'on désigne par le terme général de toxines. En naturopathie, on distingue deux sortes principales de toxines : les cristaux issus des métabolismes des protéines et des acides, et les colles provenant des métabolismes des amidons et des graisses.
Toutes ces substances, toxiques ou non, qui se trouvent en excès dans l'organisme, empêchent ce dernier de fonctionner correctement et sont considérées comme la cause principale de la dégradation du terrain, et donc de l'éclosion des maladies.
On peut faire un parallèle en considérant les agressions psychologiques comme des toxines qui doivent elles aussi trouver un échappatoire pour ne pas boulever