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L’hyperperméabilité intestinale et ses conséquences

« La santé commence dans notre intestin, c’est aussi dans l’intestin que naissent certaines de nos maladies »



La frontière que constitue notre intestin grêle est constituée de jonctions serrées qui assurent l’intégrité de la muqueuse intestinale. Malheureusement, rien de plus facile que de rompre cette étanchéité. Médicaments, aliments industriels, flore déséquilibrée, régime alimentaire carencé, inflammation de l’organisme, rayonnements ionisants, toxiques environnementaux … L’intestin devient alors une véritable « passoire », Ce phénomène est appelé leaky gut syndrome ou hyperperméabilité intestinale.

Il laisse alors passer un grand nombre de substances éliminées en temps normal : des fragments d’aliments incomplètement dégradés, des toxines bactériennes, des champignons (candida) qui vont se retrouver dans la circulation sanguine, ce qui entraîne une guerre sans merci et met l’organisme en situation d’inflammation chronique.

La zonuline est une protéine produite par les cellules de l’intestin, elle agit sur les jonctions serrées. En raison de son rapport direct avec la cohésion des jonctions serrées, la zonuline est considérée comme un biomarqueur de la perméabilité intestinale. Son dosage peut être effectué dans le sang ou dans les selles. Parmi les facteurs conduisant à la production de Zonuline, deux prédominent : la présence d’une quantité importante de bactéries dans l’intestin grêle et la consommation de gluten.


Mais bien d’autres facteurs entrainent la libération de Zonuline, molécule récemment mise en cause dans les « écartements » des jonctions serrées. Voici les principaux :

1- La prise de médicaments, principalement les antibiotiques et les anti- inflammatoires.


2- Une alimentation moderne mal adaptée : aliments hautement transformés, raffinés, à index glycémique élevé, acides gras trans, excès de produits laitiers de vache, excès de gluten


3- Fermentations et mélanges alimentaires complexes

Une prise excessive d’aliments glucidiques (céréales, légumineuses, desserts…) en particulier intégrés dans des repas complexes (Plus de 3 types aliments) génère des lenteurs digestives qui se soldent par des fermentations excessives (ballonnements…) et une perturbation de l’équilibre du microbiote.

4- La malnutrition, en particulier protéique chez la personne âgée, entraine un déficit en glutamine, facteur de survie des entérocytes, ainsi qu’en butyrate ayant le même rôle que la glutamine mais au niveau des cellules du colon.

5- Des insuffisances gastriques (trop ou pas assez d’acide dans l’estomac).

6- Les gliadines: protéines allergisantes du gluten impliquées dans la maladie cœliaque, cette allergie touche les personnes familialement prédisposées. Aujourd’hui, on estime qu’elle toucherait 1 personne sur 100 à des degrés divers ! Cependant, il existe d’autres molécules pouvant être aussi agressives dans les plantes. Il s’agit des lectines, molécules de défense des plantes, en quantité importante dans la peau, les pépins des fruits mais aussi dans les légumes, elles peuvent aussi détériorer le microbiote chez certaines personnes fragilisées. L’excès de fibres et de lectines est aussi une source de porosité intestinale très fréquente.


7-Le stress et le sport intensif. D’origine physique ou psychique, le stress dérive l’énergie utilisée pour les organes nobles (cerveau, muscle, cœur). La sécrétion d’enzymes digestives diminue affectant la qualité de la digestion ; les aliments sont alors moins bien dégradés. On a observé chez les marathoniens des troubles digestifs, type diarrhée pour des raisons circulatoires.

S’installe alors progressivement une dysbiose. Véritable maladie de l’écosystème intestinal : divers micro-organismes prolifèrent et acquièrent une virulence qui perturbe la santé. Ce dysmicrobisme peut entraîner un développement excessif de bactéries nuisibles ou de levures (candida).

Elle est à l’origine de troubles digestifs :

▪ Syndrome du colon irritable, ballonnements, rots, constipation, diarrhée, spasmes, colites...

▪ Elle entraîne une diminution de la synthèse des vitamines du groupe B, de la vitamine K, d’enzymes digestives. Le rôle de la flore sur l’immunité fait que son altération compromet nos défenses générales et favorise certaines allergies.


Conséquences


- la première conséquence est l’allergie alimentaire (présence d’IgE spécifiques). Les allergies correspondent à des réactions exacerbées de défense.


- Intolérances alimentaires : elles diffèrent des allergies par l’intervention des Immunoglobulines G (IgG). Elles se manifestent au niveau des muqueuses.


- Inflammation chronique

La formation de complexes antigène-anticorps phagocytés entraîne la production de molécules pro-inflammatoires qui en excès se répandent via la voie sanguine dans l’ensemble des tissus des différents organes. L’inflammation est une réaction physiologique de l’organisme assurant sa protection, celle-ci doit être aiguë, locale et adaptée. A partir du moment où elle devient chronique, générale, inadaptée ou mal contrôlée, elle aboutit à une situation pathologique.


- Fatigue par carence en micronutriments

Les fonctions d’absorption perturbées entraînent une mauvaise assimilation des micronutriments nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme (vitamines, minéraux, fer, calcium, acides gras essentiels, etc.). Cette mauvaise assimilation aboutit à des états de fatigue pouvant aller jusqu’à l’anémie.


Surcharge hépatique


La dysbiose et la perméabilité intestinale produisent un excès de toxines, qui sont récupérées par le foie. Ce surcroît de travail ralentit le métabolisme hépatique et donc diminue les sécrétions biliaires, la production d’enzymes, et par voie de conséquence, la digestion est moins efficace.

On peut donc voir que le leaky gut syndrome est un responsable insoupçonné ou est en relation avec de nombreuses maladies.


Nous verrons lors de la prochaine formation consacrée aux maladies du système digestif comment rééquilibrer l’état intestinal


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