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LES PRODUITS LAITIERS SONT-ILS VRAIMENT NOS ENNEMIS POUR LA VIE ? 3ème PARTIE



Nous avons vu que les facteurs de croissance contenus dans le lait représentait une quantité négligeable comparée à ce notre organisme en produit. Cependant de nombreuses études et une simple observation des peuples adeptes du lait nous montrent que sa consommation augmente nos taux sanguins de facteurs de croissances. Plus vous consommez de produits laitiers plus votre taux d’IGF-1 augmentent.

Et si vous en consommez pendant l’enfance, vous augmentez vos chances de devenir grand !

La raison de cela est que consommer plus de lait signifie consommer plus de calories, plus de protéines, plus de vitamines et de minéraux. Il est donc probable que ce soit cet apport accru en éléments nutritifs qui stimule notre production endogène d’IGF-1.

Le lait contient en particulier des protéines à hautes valeurs nutritives

La caséine et le lactosérum (bien connu des sportifs sous le nom de « whey » ou « petit lait »).

Ces protéines stimulent la sécrétion d’insuline ce qui augmenterait de manière indirecte la production d’IGF-1. L’association de ces deux familles permet au lait d’avoir un profil en acides aminés très complet de sorte qu’il est possible que ce soit simplement cette disponibilité en acides aminés qui permet la synthèse d’IGF-1.

Pour étayer cette hypothèse, il faudrait arriver à montrer qu’une source non-laitière d’acides aminés soit également en mesure de favoriser la synthèse d’IGF-1. C’est justement ce qu’a fait une équipe américaine, en administrant en parallèle des protéines de lait ou des protéines de soja à un groupe de volontaire (1). Au terme de l’étude, le taux d’IGF-1 a bien évidemment augmenté chez les consommateurs de protéines laitières, mais aussi chez les consommateurs de protéines de soja (et même de manière significativement plus importante).

Il semblerait donc que c’est bien l’apport de certains acides aminés qui déclenche l’élévation de la synthèse endogène d’IGF-1.

Mais rien ne dit que cette élévation soit pathologique : elle peut en effet correspondre à la réalisation d’un potentiel, qui s’exprime en présence d’une disponibilité suffisante en nutriments.

D’ailleurs, il existe d’autres substances capables de provoquer une augmentation du taux d’IGF-1. Ainsi, lorsqu’on donne de la vitamine D à des sujets carencés, on obtient une élévation du taux d’IGF-1 qui, lui-même, stimule la synthèse rénale de calcitriol (forme hormonale active de la vitamine D) (2).

Finalement, les rapports entre taux d’IGF-1 et santé à long terme apparaissent très complexes, et probablement dépendants d’une multitude d’autres paramètres comme le statut nutritionnel, l’activité physique, l’équilibre minéraux-vitaminique, l’équilibre psycho-émotionnel... etc.

Il n’est donc à notre avis pas possible d’attribuer à un facteur en particulier (comme le lait) les éventuelles conséquences d’une élévation du taux d’IGF-1, qu’elles soient néfastes ou bénéfiques.

Lactosérum ou petit lait et insuline

Dans le processus de fabrication du fromage, le lait est séparé en 2 composés : le caillé, matière semi-solide qui deviendra le fromage, et le petit-lait, un liquide contenant 95 % d’eau. Ce petit-lait, également appelé lactosérum, est donc un sous-produit de l’industrie du fromage.

De nombreuses études ont montré que le petit-lait est supérieur à d'autres sources de protéines pour stimuler la synthèse de protéine musculaire au repos et après un exercice de résistance ; C’est pour cela qu’il est commercialisé sous forme de poudre (Whey) que l’on connaît très bien dans les milieux de la musculation.

Des taux élevés de lactosérum sont susceptibles d’augmenter les sécrétions d’insuline, une hormone anabolisante. Le problème est que lorsqu’elle est sécrétée en trop grande quantité et surtout de façon continue, elle contribue à augmenter les risques de maladies métaboliques (surpoids, diabète type 2 en particulier).

En effet, si les produits laitiers contenant du lactosérum (lait, yaourt) ont un index glycémique assez moyen (60), leur index insulinique est en revanche très élevé (110). Cela signifie que ces aliments, même s’ils ne provoquent pas de pic de sucre dans le sang, vont tout de même faire réagir fortement votre pancréas qui libèrera beaucoup d’insuline. A terme ils augmentent la résistance de vos cellules à cette insuline. Cette résistance à l’insuline est le point de départ des maladies métaboliques. Ce problème ne concerne pas les fromages (Index insulinique autour de 40) ni le beurre.

Il est important de prendre un peu de recul. On ne peut pas se priver de tout ce qui est susceptible de faire monter notre taux d’IGF-1 dans notre corps ! Si vous êtes un lecteur de Néosanté vous savez sans doute qu’il ne suffit pas de consommer des produits laitiers pour avoir un cancer. Seule une approche globale de la maladie permettrait d’en expliquer les causes. Je pense qu’une consommation excessive de lait associée à celle de glucides ou de viandes d’élevages et autres produits industriels... peut-être un facteur aggravant des maladies de civilisation. Pour ma part et après réflexion j’ai choisi de garder une portion de fromage bio/jour, du beurre et occasionnellement un bon yaourt. Mais le mot de la fin devrait revenir àaux peuplades ayant pour base alimentaire la consommation de produits laitiers (Peuls, Massai, peuplade Mongole, Yakoute de sibérie...) qui ne sont pas connus pour leur taux élevés de cancer ou de maladies métaboliques. Les Yakoutes par exemple vivent même très vieux et restent en meilleure santé que nous !

(1) Khalil DA, Lucas EA, Juma S, Smith BJ, Payton ME, Arjmandi BH. Soy protein supplementation increases serum insulin-like growth factor-I in young and old men but does not affect markers of bone metabolism. J Nutr. 2002 Sep;132

(2) Ameri P, Giusti A, Boschetti M, Murialdo G, Minuto F, Ferone D. Interactions between vitamin D and IGF-I: from physiology to clinical practice. Clin Endocrinol (Oxf). 2013 Oct;79(4):457-63. doi: 10.1111/cen.12268. Epub 2013 Aug 9

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