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Pourquoi le sommeil est-il si important ?


Le sommeil est reconnu, par tous et depuis toujours, comme un facteur essentiel d’équilibre psychologique et de récupération physique et mentale, quel que soit notre âge, notre environnement, notre état de santé. Il est aussi un plaisir indissociable du repos, du temps personnel et familial, un moment intime de nos habitudes de vie. Ce sommeil est-il en train de disparaître ?


Un déclin de sommeil préoccupant

Je me souviens de mes parents qui au début des années 80 alors que j’étais un jeune adolescent m’imposaient d’aller au lit après le petit dessin animé de 20h (La vie, Ulysse 31…). Nostalgie quand tu nous tiens ! Demandez aujourd’hui à un adolescent de se coucher avant 21h voir 22h ! C’est mission impossible.


Partout dans le monde moderne la proportion de petits dormeurs, en dette de sommeil, ne cesse d’augmenter. Nous dormons en moyenne 6 heures 42 minutes par 24 heures (contre près de 7h30 il y a 50 ans ), soit pour la première fois dans l’histoire en dessous des 7 heures minimales quotidiennes habituellement recommandées pour une bonne récupération . Plus d’un tiers des Français dorment moins de 6 heures . Or on sait par de très nombreuses études épidémiologiques que dormir moins de 6 heures est associé à un risque plus élevé d’obésité, de diabète type 2, d’hypertension, de pathologies cardiaques et d’accidents. Dormir moins de 6 heures réduit aussi la vigilance dans la journée, augmente l’irritabilité et perturbe les relations familiales ainsi que la qualité de vie et de travail.


Face à une accélération des rythmes de vie (ou de survie devrais-je dire) où chacun se veut présent au monde et connecté à tout moment, le sommeil peut apparaître comme un temps facultatif, et il est en effet bien malmené dans la compétition quotidienne qu’il mène face aux loisirs et au travail.


Pourtant le sommeil est sans doute l’un des besoins le plus fondamental.


Le sommeil construit

« C’est au cours du sommeil lent et profond, c’est-à-dire lors des trois ou quatre premières heures de sommeil (aux horaires habituels), que notre organisme fabrique la totalité de l’hormone de croissance. Une étude a été faite dans le Bronx auprès d’une population portoricaine dont un nombre important d’enfants présentait un retard de croissance inexpliqué.

On leur a proposé de mettre des bouchons d’oreilles afin de se protéger du bruit. En dormant mieux la nuit, ces enfants ont retrouvé leur taille normale en l’espace de six mois… N’arrivant jamais à atteindre un sommeil profond, ils étaient tout simplement privés d’hormones de croissance. Primordiale chez les enfants et les adolescents, cette hormone est indispensable tout au long de la vie puisqu’elle permet non seulement de grandir, mais aussi de construire des protéines, de cicatriser, d’entretenir les tissus… »


Le sommeil répare

Aux extrémités de nos chromosomes se trouvent les télomères, dont les études ont montré qu’ils jouent un rôle dans le processus de vieillissement. Avec l’âge, les télomères se dégradent, s’effilochent. La bonne nouvelle est que la nuit, quand le sommeil est de qualité, une enzyme appelée télomérase agit comme une « petite main de couturière » en réparant, reconstituant les télomères. À présent nous en sommes sûrs, notre longévité est bel et bien liée au sommeil.


Le sommeil nettoie

Grâce à de très lents mouvements produits surtout durant le sommeil, les neurones sont nettoyés et débarrassés des catabolites, c’est-à-dire des toxines accumulées pendant la journée. Cette fonction de nettoyage participe entre autres à la protection de l’organisme contre des maladies.


Quand le sommeil apaise…

N’oublions pas que nous sommes construits comme tous les primates supérieurs pour vivre dans de petites communautés rassurantes au milieu de la nature apaisante. Aujourd’hui le nombre d’interactions au cours d’une seule journée se compte par milliers, dans l’agitation des villes, au travail ou sur internet. Ce qui représente une quantité de stress absolument gigantesque ! Heureusement, la nuit, les taux de cortisol et de noradrénaline s’abaissent, ainsi que la tension artérielle. Les temps de sommeil sont des coupures et un repli sur soi-même de plus en plus nécessaires pour réduire le stress.


Les troubles du sommeil sont aujourd’hui nombreux

Difficulté d’endormissement, réveils nocturnes, sommeil léger ou polyphasique… apnée du sommeil… rare sont ceux qui ne sont pas confrontés à l’un ces troubles.


Pourtant il existe des solutions, des stratégies à individualiser. Il nous faudra dans un premier temps définir la nature du trouble et ses causes éventuels. Souvent des adaptations spécifiques dans notre hygiene de vie suffisent à arranger les choses. Retrouver du contact à la nature, ionisation, respiration, relaxation, hydrothérapie… pour faire redescendre la tension mentale et induire le rythme du sommeil, sont les premiers pas vers une amélioration de la qualité du sommeil. Bien sur l’alimentation bien adaptée et l’utilisation ponctuelle de compléments alimentaires spécifiques ou de plantes agissants sur les neurotransmetteurs sont d’une aide précieuse pour rééduquer l’organisme vers un sommeil de qualité


Tout cela devra être accompagné d’un déconditionnement pour retrouver les réflexes naturels du sommeil . Des techniques de respiration, de relaxation, de visualisation constituent les outils majeurs de cette rééducation.


Mais il est important de comprendre que la structure du sommeil de chacun est toujours unique et qu’il existe des facteurs psycho-émotionnels qui influencent aussi notre sommeil. Nous ne sommes pas tous fait pour dormir 8 h d’affilée. D’ailleurs il était courant au début du siècle dernier de se réveiller dans la nuit pour remettre du bois dans la cheminé et l’on en profitait pour se retrouver en famille une bonne heure et échanger. Les nuits étaient ainsi coupées en deux sans que cela perturbe leur équilibre.

Coté rythme c’est en avançant en âge que le sommeil évolue le plus.


Les personnes âgées dorment autant que les autres, mais d’un sommeil polyphasique, réparti entre plusieurs moments de la journée. Pour eux il sera conseillé de restreindre le temps passé au lit, et chasser l’ennui en restant actif. Il y a donc mille manières de soigner son insomnie : s’engager dans une association, faire de la gym avec des amis, se faire opérer de la cataracte pour mieux capter la lumière, garder une bonne mobilité… Toutes les activités auront un impact positif sur la qualité des nuits. Mais, malgré tout, le sommeil prend toujours quelques rides.


Aux personnes qui cherchent un sens à ces changements, voici histoire qui nous vient des tribus tanzaniennes. N’ayant pas accès à l’électricité, les populations vivent au rythme du soleil. Le soir, fatigué par les multiples tâches, tout le monde s’endort sans difficulté. Les personnes âgées, qui ont été beaucoup moins actives, prennent alors le rôle de sentinelles. Leur fonction est de veiller sur l’ensemble du groupe afin d’alerter en cas d’intrusion ou d’attaque de bêtes sauvages. D’elles dépend la survie de la tribu. On peut donc dire aux personnes âgées que si elles dorment moins bien, c’est qu’elles veillent sur le clan … ».


A chacun ses nuits, à chacun son sommeil, à chacun son repos


Thivent Jean –Brice


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